De la démocratisation du journalisme jusqu’à l’expansion des réseaux sociaux

Le terme « démocratisation » désigne un passage ou trajectoire d’un point A à un point B, ici, le journalisme qui depuis des siècles fut le moyen de communication le plus utilisé par l’Homme se fait désormais détrôner par la surexploitation des plateformes internet, nous allons donc voir comment cela a pu se produire.

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Le journalisme est avant tout un métier à hauts risques prenant du temps et une place considérable dans la vie des concernés. Il consiste à assembler toutes les informations possibles pour arriver à écrire un article ou un reportage, présentant des faits contribuant à l’actualité et l’information au public.  Un journaliste doit avoir une sécurité matérielle et morale et doit par ce fait être indépendant financièrement.

Selon le code du travail, est journaliste professionel « toute personne qui a pour activité principale, régulière et retribuée, l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources » et selon le Syndicat des Journalistes: »le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ». Un journaliste est un professionnel de l’écriture qui apprend une thématique alors que le blogueur est un passionné  qui part d’une thématique puis qui apprend l’écriture. Auparavant la cible principale des professionnels des relations presse étaient les journalistes, mais aujourd’hui, ils doivent compter sur différents profils, dont les blogueurs . Ces deux profils ont souvent été opposés alors qu’ils sont logiquement complémentaires.

Dès l’antiquité, existait une forme orale de pratique journalistique, des crieurs annonçaient les évènement locaux et propageaient des informations transmisent par les messagers. Puis est arrivé la tradition écrite qui semble commencer dans l’Empire romain avec les Acta Diurna qui étaient des affiches manuscrites qui servaient à publier des faits divers, des nouvelles militaires, des actes de décès,… dans les espaces publiques.

C’est grâce à l’invention de l’imprimerie qu’émerge un nouveau support de publication journalistique: l’hebdomadaire. Le premier fut publier en 1622 par Nathaniel Butler à Londres : Le Weekly News, celui-ci comprenait seulement quatres pages. Puis il a ensuite été suivi suivis par La Gazette de Théophraste Renaudot dont le premier numéro est publié le 30 mai 1631 en France.

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La profession de journalisme est en croissance aujourd’hui car internet est une des principales plateformes pour obtenir des informations. Le métier de journalisme de demain ne sera pas identique a celui des journaliste avant l’apparition des journalistes papier.

Le métier de journalisme est un métier dont la formation qui commence  après le bac, les étudiants ont plusieurs choix : soit effectuer un master professionnel ou alors une école de journalisme. Ayant leurs diplomes à la fin de leur cursus, les étudiants ont plusieurs débouchées possibles principalement axées sur les médias locaux. Ce métier a donc de la valeur car il montre déja qu’un parcours important et au niveau des études a été fait.

Au fur et à mesure du temps les médias sont apparus et ont apporté de nouvelles sources d’informations telles que les réseaux sociaux ou bien les blogs qui permettent de propager des informations à une très grande vitesse. Tout le monde peut se prendre pour un super reporter dès qu’il envoie une information sur ces réseaux.

Mais aujourd’hui, un concurrent direct vient s’ajouter: les blogueurs. Ce « métier » se répand et s’accroît de plus en plus. Les blogueurs sont sur internet pour capter des informations du monde, comme un journaliste le fait, et les met en forme pour donner un article qu’il exposera sur son blog personnel, sorte de carnet de bord dans lequel il exprime ses points de vue. Chaque blog possède un thème qui lui est propre allant de la mode à la beauté  jusqu’à la politique et des sujets plus controversés.

Les blogs aussi se sont fait une place dans cette engrenage et cela a créé un nouveau métier: celui de blogeur. Généralement on entent plus parler des blogeuses mode car elles ont une place importante pour les jeunes filles qui sont dans la tranche d’âge 12-18 ans mais elles ne sont pas les seules.

De nombreux sites ont ouverts ce présentant comme journaux en ligne et propagent des informations politiques, de météo, d’accident dans les grandes villes. Ces sites se prennent pour des journaux alors que généralement ce n’est qu’un plagia du travail des journalistes .

Des lois balbutiantes et insuffisantes pour les réseaux sociaux

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Il y a des lois très claires qui encadrent la nature des propos tenus dans la presse.

Ainsi la loi du 29 juillet 1881 votée sous la 3ème République définit les libertés et responsabilités de la presse française, en imposant un cadre légal à toute publication, ainsi qu’à l’affichage public, au colportage et à la vente sur la voie publique.

Elle est souvent considérée comme le texte juridique fondateur de la liberté de la presse et de la liberté d’expression en France, inspirée par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 Août 1789.

La loi du 19 juillet 1881 explique entre autres, que « Seront punis ceux auront fait l’apologie des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des actes de terrorisme ou des crimes et délits de collaboration avec l’ennemi. Tous cris ou chants [de révoltes] proférés dans les lieux ou réunions publics seront punis. »

A l’image des médecins ou des avocats, les journalistes doivent également suivre  un ensemble de règles et de devoirs qui régissent leur profession. Ces règles sont appelées règles de Déontologie. Elles ont été  adoptées au Congrès mondial de la FIJ en 1954 puis amendées au Congrès mondial de 1986.

En quelques mots un journaliste « sérieux » :

– prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles, en d’autres termes  la responsabilité du journaliste ne peut être confondue avec celle de l’éditeur.

– se doit de publier une information de qualité. La notion d’urgence (de plus en plus présente avec la concurrence des réseaux sociaux)  ne doit pas l’emporter sur la vérification des sources et le sérieux de l’enquête.

Concernant les réseaux sociaux, c’est la loi Gayssot qui ouvre la marche en 1990. Elle tient à réprimer tout propos antisémite, raciste ou xénophobe. Le premier article du député communiste présenté au parlement explique que : « Toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. »

La loi du 30 décembre 2004, elle, punit les auteurs de propos provoquants « la haine ou la violence » ou « l’injure commise dans les mêmes conditions à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap ». Selon cette loi, tout propos raciste, homophobe, antisémite ou encore xénophobe apparaissant dans un article multimédia devra être puni.

La liberté de la presse repose sur la liberté d’opinion et d’expression. Elle n’est pas la seule dans ce cas là, les média numériques reposent également sur les mêmes idées. Un article qui parait sur internet et auquel le monde entier peut avoir accès, doit cependant respecter certaines règles comprises dans la loi. La presse médiatisée est libre de beaucoup de chose mais s’il y a blasphème de la loi, alors l’article concerné sera remis en question et l’auteur de l’article sera puni en fonction de la gravité de sa faute.

Seulement la tâche de contrôle s’avère très ardue, tant le volume d’informations sur les réseaux sociaux est important et sa propagation très rapide.

Les lois encadrant les réseaux sociaux étant moins contraignantes que celles de la presse, les utilisateurs se sentent plus libres de poster ce qu’ils veulent, persuadés de pouvoir le faire en toute impunité.

Liberté d’expression à travers les réseaux sociaux

La liberté d’expression, est un attribut essentiel de la liberté de toute personne humaine, les journalistes en sont les portes drapeaux ou aussi les « chiens de garde de la démocratie » selon . Si cette liberté est un droit essentiel cela ne veut pas dire que les journalistes peuvent en jouir totalement. Les lois et la déontologie en fixent les limites.

Ainsi, la définition de la liberté d’expression en France se trouve  dans l’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen qui énonce « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi».

Les réseaux sociaux semblent libérés de cette contrainte et sont souvent présentés comme des zones de privilégiés où la liberté d’expression n’aurait aucune « limite ». Le contrôle des contenus postés est difficile à mettre en oeuvre, principalement à cause du nombre très important  d’utilisateurs (par exemple,le nombre des utilisateurs de Facebook s’élève à 1,3 milliards). La légalité des informations est d’autant plus difficile a vérifier que de nos jours nous sommes capable de « retweeter » ou de partager très facilement, ce qui permet de répandre un message à travers le réseau en quelques secondes.

Le retweet est devenu un geste banal. Pourtant ce simple mouvement de doigt est une forme d’expression qui peut donc parfois avoir des répercutions qui engageront la resposabilité de l’auteur et pourra constituer une infraction pénale . Pour éviter ce genre de situations les réseaux sociaux exercent une forme de censure sur les contenus. Cette censure est un ensemble de règles qui diffèrent selon les réseaux et permettent d’isoler des contenus  illégaux ou inappropriés ,qui pullulent sur ces plateformes.

La liberté d’expression a ses limites sur toutes les plateformes. Cette censure est-elle assez stricte pour éviter les dérives et, ne peut-elle pas être abusive dans certains cas ?

En effet, la censure sur certains réseaux sociaux est plutôt complexe. Lorsqu’un compte djihadiste, raciste, sexiste ou pédophile est découvert sur Twitter, le réseau social se réfugie souvent derrière sa neutralité et l’absence de contrôle des contenus pour expliquer pourquoi il ne l’a pas fait disparaître plus tôt. Twitter censure plus facilement des contenus après des réclamations pour violation du droit d’auteur que des comptes aux contenus frauduleux. On a quand meme pu constater que Twitter a un certain contrôle sur les contenus de son réseau car il a réagi avec une rapidité impressionnante  pour effacer en quelques minutes les tweets favorables à l’attaque lors de l’attentat de Nice le 14 juillet 2016.

Voici ci-dessous le message qui s’affiche après la censure d’un compte Twitter.

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Facebook a des règles mieux définies que Twitter en terme de censure comme l’explique Monika Bricket (modératrice mondiale de Facebook) qui a mis en place des règles strictes encadrant la liberté d’expression, proscrivant entre autres les « violences et menaces », « intimidations et harcèlements », « discours incitant à la haine »« contenus explicites » (soit des images trop violentes) ou encore la « nudité ».

La France est le champion numéro un parmi les pays ayant obtenu le plus de suppressions des contenus sur ce réseaux. Facebook a publié un rapport dans lequel il indique que durant l’année 2015, le gouvernement français a obtenu la suppression de 37 990 contenus, dont 85% de ceux-ci étant des contenus provenant des attentats survenus au cours de l’année, les 15% (5698.5) restant sont donc par déduction des contenus privés. C’est encore plus que l’Inde et la Turquie réunies qui eux ont  obtenu respectivement la suppression de 30 126 et 6 574 contenus sur le site.  Cependant il parait important de signaler le contexte difficile de l’année 2015 a largement gonflé le nombre de censures.

La censure sur les réseaux sociaux est une bonne chose pour éviter les débordements de toute forme ( incitation à la haine, contenus à caractère sexuel) mais est parfois abusive.  Ainsi, en 2015, un instituteur  avait retrouvé son compte suspendu après avoir posté une image du tableau L’origine du monde , jugé trop explicite. Et les exemples sont nombreux, surtout sur des pages artistiques où l’on peut voir une certaine nudité mais en aucun cas de la vulgarité. Par cet exemple on peut voir que la censure est parfois plus sévère et restrictive que les textes de lois sur lesquels s’appuient les journaux papier.

Sur se graphique on constate que la France est numéro un mondial du nombre de contenus censurés sur Facebook, loin devant son voisin allemand, qui en compte six fois moins.

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Le journaliste n’en a pas moins de contraintes car il se doit de respecter la ligne éditoriale de son journal. Les journalistes ont une forme responsabilité dans les contenus qu’ils diffusent car ils ont pour devoir de vérifier, situer dans son contexte, et publier une information de qualité. Les sources doivent toujours être vérifiées et les informations ne doivent pas être détournées. Le journaliste peut s’exprimer librement , dans les limites de la loi, du moment qu’il propose du contenu de qualité.

Réseaux sociaux : aide ou concurrence des médias traditionnels ?

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Aujourd’hui, 44% des journalistes pensent que les réseaux sociaux concurrencent les médias traditionnels. Ce qui est sûr, c’est que les réseaux sociaux sont vus par tout le monde comme de nouveaux et incontournables moyens d’informations qui fragilisent l’économie de la presse.

Cette mutation des médias et les bouleversements  économiques qu’elle impose, oblige les entreprises de presse à s’adapter. La diminution des effectifs de rédaction s’impose massivement depuis quelques années. La sauvegarde de la qualité éditoriale attendue par le public, oblige à repenser la rédaction appelant à l’invention de nouveaux profils de journalistes. Selon Julia Cagé, auteur du l’ouvrage Sauvez les médias, les journalistes papier, sont donc licenciés et remplacés par des informaticiens ou par des journalistes abiles dans le numérique.

De nos jours, 66% des journaliste travaillent pour la presse ,écrite or ils étaient plus de 90% en 1964. Cette diminution s’accompagne d’une désertification des activités journalistiques dans la presse écrite.

La crise de la presse écrite s’est accéléré à la fin des années 2000. Depuis l’arrivée d’internet une part croissante des effectifs se concentre sur l’alimentation des sites internet, à tel point que l’on distingue de plus en plus les journalistes web de ceux qui ne le sont pas. Petit à petit, les journaux transfèrent des ressources déjà faibles du print ( journal papier) vers le web. On appelle les nouveaux journalistes spécialisés d’internet des  journalistes « onlines « qui sont plus nombreux sur Twitter avec 92% d’entre eux. Twitter est le parfait outil pour savoir ce qui se passe en temps réel. Où un journaliste online peut publier un billet sur un sujet dit « chaud » instantanément

Le cabinet Audiens va néanmoins nuancer cette affirmation. En effet nous pouvons voir sur ce graphique représentant le poids relatif des 4 secteurs d’informations qu’il n’y a pas d’évolution en nombre de salariés entre 2004 et 2011.

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Les journalistes, loin de baisser les bras face aux réseaux sociaux, les utilisent comme interface entre les eux et leurs lecteurs.Avec de plus en plus d’utilisateurs depuis 2012, on constate que les réseaux sociaux sont devenus des incontournables . Pour les journalistes, c’est en effet un moyen de mettre en avant son travail, par exemple en envoyant des liens de leurs communiqués de presse aux journalistes via Twitter. C’est également un moyen facile et rapide de rentrer en contact avec différents intervenants pour les interviewer.  Une des premières missions de l’utilisation du numérique est de trouver des informations, pour cela les journalistes lisent des blogs (31,7 %), les posts de leurs abonnements (47,8 %), ou des sites de contenus collaboratifs c’est à dire des espaces de travail virtuel 17,3 % ( ex:Wikipédia).

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On voit très clairement sur ce graphique que les journalistes français passent en moyenne 2h par jour sur les réseaux sociaux.

Aussi,

  •  Plus de 91 % utilisent les réseaux sociaux pour leur travail
  • 57,7 % déclarent même qu’ils améliorent leur productivité.
  • 58,9 % partagent leurs articles sur les réseaux sociaux.
  • Ils interagissent également avec leurs abonnés puisque 40,6 % répondent aux commentaires et 47 % engagent des discussions concernant leurs publications.
  • 17,4 % utilisent les réseaux sociaux pour faire de nouvelles connaissances dans leur secteur d’activité.

91% des journalistes utilisent donc les réseaux sociaux pour leur travail qui donne naissance à de grandes disparités selon les thèmes abordés comme par exemple, ceux travaillant dans le secteur « e-marketing, high tech, telecom » sont environ 30% à y passer plus de 4h par jour contre moins de 5% pour ceux du domaine « économie, finance, entreprise ».

Les journalistes ont bien pris le virage des nouveaux outils marketing et utilisent largement plus les réseaux sociaux dans le domaine professionnel, à l’heure où les modes de communications ont évolué.

Cela peut aussi se comprendre pour des raisons de coût, en effet, augmenter le nombre de pages d’un journal papier c’est élever son coût de production là où le coût marginal de la publication d’un article est nul.

Les médias traditionnels vont aussi développer de nouvelles stratégies afin de capter le plus d’audimat, avec comme partenaire et concurrents, les réseaux sociaux.

On voit naître des médias utilisant leur image télévisuelle afin de promouvoir leur site internet, comme le fait le service public qui donne la priorité à son site franceinfo. Même chose pour LCI qui annonce sa politique de « mobile first » où leur site fusionne avec MyTF1News et MetroNews. Et enfin BFMTV, qui fait partie des premiers en France à avoir parié sur internet.

Tous profitent de leurs images télé dont les internautes raffolent de plus en plus, notamment de vidéos d’actualités, pour promouvoir leurs sites internet. Selon une étude du Reuters Institute, soit le centre de recherche international dans l’étude comparative du journalisme par l’Université d’Oxford, les videos d’actualités seraient regardées par près d’un quart d’entre nous.

Les sites issus de la presse écrite comme Le Figaro et Le Monde ont jusqu’ici bien résisté en se positionnant premiers en France pour l’information généraliste selon le classement de l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias. Viennent ensuite ceux de BFMTV, de 20 Minutes, du Parisien, de FranceTVInfo, de L’Obs, de L’Express et de Ouest-France.Le Figaro.fr et Le Monde.fr ont les mêmes stratégies de vidéos : leurs équipes d’une douzaine de journalistes, publient quotidiennement 12 à 15 vidéos et affichent environ 15 millions de vues par mois pour ces productions. Des témoins d’événements peuvent aussi envoyer des videos sur lesquelles ils s’appuient après vérification bien sûr. Lefigaro.com, enfin, diffuse une centaine de vidéos par jour.

Certains médias traditionnels ont également choisi de collaborer avec les réseaux sociaux influents comme pour le lancement en septembre dernier du Monde sur Snapchat Discover, pour diffuser des vidéos sur le réseau social Snapchat et développer des rendez-vous réguliers. Le Figaro va lui se lancer sur Facebook Live qui est un outil de « live » en video direct sur Facebook pour fin 2016 début 2017.

Dans la plupart des cas, les réseaux sociaux feront office de point de passage, représentant 45% des renvois vers les grands médias mondiaux, 38% pour Facebook, , et environ 34% pour Google. « Ces moyennes masquent des situations très différentes. Le Figaro ou le Monde luttent pour préserver leur audience directe face aux réseaux, tandis que par exemple L’Express, malgré une équipe bien moins nombreuse, est présent en adaptant ses articles aux critères de Facebook. […] Les marques médias ne suffiront pas à attirer les internautes. Il faudra aller les chercher sur Facebook, dont les critères de recommandation changent sans cesse, et qui les met tous sur le même plan « , relève Nicolas Reffait, du cabinet de conseil en management et en technologie BearingPoint.

Les réseaux sociaux sont devenus un moyen d’assurer une plus grande visibilité et viralité des articles rédigés par les journalistes, ils sont alors 35%, tous médias confondus, à être d’accord avec le fait que les réseaux sociaux permettent de développer leur « personnal branding » soit la promotion d’une image et d’un individu par le biais de techniques marketing et publicitaires, l’individu devient alors une marque reconnue. Ils voudront alors par la suite garder un lien avec leur communauté et l’animer.

Il y a le cas récent du nouveau média d’information Explicite qui est le nouveau projet lancé par des journalistes d’iTélé ayant quitter la chaîne d’information en continu. Il est lancé par 54 ex-journalistes parmi la centaine ayant quitté la rédaction de la chaîne d’information de Vivendi. Ils avaient fait grève durant 31 jours (une durée historique) pour protester contre les choix de l’actionnaire Vincent Bolloré en automne 2016. Explicite commencera à produire vendredi 20 janvier, lors d’une date politiquement « symbolique » : l’investiture de Donald Trump. Ce nouveau média sera distribué sur Facebook, Twitter et YouTube. Ils filmeront avec leurs smartphones et émettront des fois en direct avec Facebook Live. Quant à leurs moyens, ils sont installés dans le 17e arrondissement de Paris qui sont des locaux prêtés et l’équipe est entièrement bénévole. Chacun a touché des indemnités à son départ d’i-Télé mais cherche aussi du travail « en parallèle »

En conclusion la crise de la presse écrite amplifiée par la montée en puissance des réseaux sociaux a obligé les medias à se réinventer et à s’adapter.

 

 

Internet a-t-il fait de nous des journalistes à part entière ?

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La naissance de la télévision, de l’informatique et d’internet dans les années 1970 prouve bien que la technologie progresse. A partir des années 2000, elle explose pour devenir un vrai concurrent de la presse écrite.

D’après une étude réalisée dans l’enceinte d’un lycée à Rumilly auprès de 60 jeunes, les 14-18 ans utilisent plus internet que les journaux papiers pour s’informer de l’actualité.

En effet, l’utilisation du numérique est plus rapide et plus simple donc selon certains jeunes, c’est une manière plus conviviale d’avoir accès à l’information.

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Ce sondage réalisé par TNS Sofres nous montre bien que les sites internet gratuits sont davantage utilisés que la presse écrite gratuite > 77% contre 32%.

La facilité de publication via les réseaux sociaux ont amené les utilisateurs non plus uniquement à s’informer via le web mais également à être acteur de l’information en postant et partageant du contenu sur le web.

Ainsi l’arrivée des blogs sur internet mélangent informations et opinions, imposant une difficulté supplémentaire pour la presse écrite, qui doit justifier de sa différence.

Les différences entre journalistes et bloggeurs peuvent paraitres faibles mais certaines sont fondamentales. Les bloggeurs n’ont pas de carte de presse et n’ont pas les mêmes contraintes que les journalistes mais la finalité de leur travail peut paraitre similaire. Les journalistes et les bloggeurs sont souvent opposés, mais pourtant ils sont de plus en plus complémentaires : par exemple de plus en plus de blogueurs collaborent avec différents médias et journalistes. La plupart de ces collaborations s’effectuent sur des plateformes collaboratives telles que Wikipédia ou encore le Nouvel Obs. Le bloggeur peut se permettre plus de libertés car ce qu’il dit n’engage que lui alors que le journaliste a une ligne éditoriale à tenir et un titre à respecter.  Le quotidien du journaliste est rythmé par la lecture de dépêche AFP et de journaux concurrents alors que celui des blogueurs est rythmé par la lecture de mails et de twitts, contenus, qui peuvent être repris très rapidement et toucher de nouvelles communautés.

On parle également de « Journaliste Citoyen ». On désigne par cette appellation, les internautes qui fournissent aux sites d’information leur regard et leurs infos sous la forme d’articles, de vidéos ou de sons. Comme il faut pouvoir différencier le travail des journalistes professionnels (ceux qui ont suivi une formation, qui respectent des règles de déontologie, qui disposent d’une carte de presse, etc ) de celui des internautes, sans pour autant faire de jalousies, certaines têtes pensantes ont imaginé le terme de « journaliste citoyen ».

Autant dire que cette appellation traduit une certaine respectabilité alors que rien ne prouve la légitimité des contenus.

Avec l’émergence des réseaux sociaux, sommes-nous tous journalistes ?

Si les réseaux sociaux nous permettent de prendre plus facilement part aux événements et de donner rapidement notre opinion, il faut bien différencier cette action d’acteur et de commentateur de la mission des journalistes qui restent garants d’une information vérifiée longuement et confrontée afin qu’elle soit la plus neutre possible.

 

Sources